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«Strasbourg, mon amour…»
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18 avril 2009

David contre Goliath, histoire de café.

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Petit exercice d’arithmétique : de 0,13 € à 0,37 €, le calcul est vite fait ! 
Quant à la qualité…
 « Quoi d’autre ? »

Les Cafés Reck sont connus des strasbourgeois depuis des lustres…
Ce torréfacteur artisanal sélectionne, importe et torréfie des crus de café de grandes origines et en fait de savoureux assemblages pour le bonheur de ses clients.

Un discret bras de fer oppose depuis quelques mois cette maison strasbourgeoise fondée en 1884 à un médiatique industriel suisse du café en dosettes d’aluminium à haut pouvoir polluant et au prix au kilo exorbitant (environ 66 €), venu s’installer à deux pas sur le même trottoir, pour pigeonner le chaland collier de perle & carré de soie, qui ne se fait pas prier pour devenir le prochain otage de la marque.

- oOo -

Pendant plus de trente années, mes parents s’approvisionnèrent chez Reck en exclusivité pour le restaurant. Il y avait pourtant juste en haut de la rue l’autre torréfacteur de Strasbourg, les cafés Henri. Mais ma mère préférait Reck. C’est donc tout naturellement dès mon plus jeune âge, que chaque samedi je partais «aux commissions» rue de la Mésange. Mission du jour : rapporter les précieux grains d’arabica, fraîchement torréfiés, qui feraient la joie des clients du «Lotus d’Or». Il faut dire que dès 12 ans, j’étais entre autre le préposé aux boissons et donc à la préparation du précieux nectar noir.

Je remontais la rue des Frères, rêvassant mais pas trop devant les nombreuses vitrines qui longeait ma route. Rue du Dôme, place Broglie, les vitrines de la librairie «Berger-Levrault», puis petit passage rapide par «La Fée des Jouets» pour voir, au premier étage, les trains électriques que cette ordure de Père Noël ne m’a jamais apporté.

reck02Au parfum du café fraîchement grillé qui commençait à flotter dans la rue, je savais que j’approchais du but. Je poussais la porte vitrée, ce qui déclenchait immanquablement le battant d’une clochette pour avertir de mon arrivée. Toujours accueilli aimablement par la vendeuse dans le chaleureux magasin aux lambris cirés, l’œil attiré par les reflets sombres du café dans les hautes bonbonnes de verre cerclées de laiton, je n’avais pas besoin de préciser ma commande… Et pour le jeune homme, comme d’habitude : une livre de mélange “Or” et une demi-livre de «Coffex», moulu “Europ’ Sprint”. La dame plongeait sa petite pelle chromée dans les récipients transparents surmontés d’une étiquette soigneusement calligraphiée. J’aime le bruit des grains que l’on déverse sur le plateau en laiton de la balance, puis le ronronnement aigu de l’énorme moulin à café chromé et l’odeur qui s’en dégage. Tous ces sons et ces odeurs du quotidien que chacun reconnait les yeux fermés.

Muni de mes sachets tièdes et odorants soigneusement emballés de papier kraft, je retournais alors sur mes pas sans plus tarder. Dès mon retour au restaurant, ayant soigneusement nettoyé la réserve à café, je la remplissait de mouture fraîche, puis me préparais un double expresso ultra serré dont j’avais le secret !

 

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