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«Strasbourg, mon amour…»
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1 mai 2009

Jean Ringue (1922-2009), campanologue de la Cathédrale.

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Ecoutez le Plénum de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg,
un chef d’œuvre de l’art campanaire,
une «Gerbe de sons», fruit du travail du chanoine Jean Ringue.


Cathédrale de Strasbourg - Plénum du 09 juillet 2000.mp3

 

 

Le chanoine Jean Ringue est décédé le 7 avril 2009.

chanoine_Ringue___v_zelayNé à Sainte-Croix-aux-Mines le 20 janvier 1922, Jean Ringue a effectué sa scolarité au lycée de Sélestat avant de poursuivre ses études au séminaire de Fribourg-en-Brisgau. Il a été ordonné prêtre en 1947 avant d’être nommé vicaire à Cernay puis à la paroisse Saint Jean de Strasbourg.

Au milieu des années 1950, il est nommé à la Commission d’art sacré, et à ce titre il a contribué à la reconstruction et à la restauration de nombreuses églises après la Seconde Guerre mondiale. Les prêtres les plus anciens du diocèse de Strasbourg se souviennent sans doute du fameux  «vert Ringue» de leurs sacristies… Note de CTN.

Musicien et mélomane, il a rejoint également la Commission des orgues avant de s’intéresser plus particulièrement à l’art campanaire, domaine dont il est devenu au fil des années un expert reconnu et apprécié dans toute l’Europe. C’est à ce titre qu’il a favorisé la restauration ou la naissance de nombreuses sonneries de cloches en Alsace et qu’il a contribué à la naissance de la nouvelle sonnerie de la cathédrale entre 1974 et 1978. Mgr Pierre Bockel était alors l’archiprêtre de la Cathédrale de Strasbourg qui était à cette époque une paroisse vivante et accueillante !  Note de CTN. 

Cette majestueuse sonnerie, coulée par la Fonderie de Heidelberg, a été présentée par les experts campanologues européens comme un chef-d’œuvre unique et elle figure encore maintenant comme la plus belle sonnerie de cathédrale française sur le plan technique et musical : sur les recommandations du chanoine Ringue, sept cloches ont été coulées dans des profils ultra lourds correspondant au profil du grand bourdon, un La bémol 2 de neuf tonnes, œuvre du fondeur strasbourgeois Hans Gremp en 1427. Ces cloches donnent les notes Si bémol 2 (second bourdon) - Ré bémol 3 - Mi bémol 3 - Fa 3 - La bémol 3 - Si bémol 3 - Do 4.

Par la suite, le chanoine Ringue a complété ce carillon de plusieurs cloches : un Sol bémol 3 en 1987 puis, lors de l’achèvement de la restauration de la flèche de la Tour de Klotz en 1993, il fit installer en son sommet une petite cloche La bémol 4 chargée d’annoncer les messes de 7h30 et 18h30 en semaine.

En septembre 2004, il participa encore à la coulée de la cloche de la paix - un Mi bémol 4 - qui a rejoint sa petite sœur de la Tour de Klotz. La grande compétence du chanoine Ringue dans la domaine campanaire  l’a conduit à rédiger de nombreux articles sur le sujet et à travailler sur des chantiers européens prestigieux notamment à l’abbaye de Maria Laach, dans les cathédrales de Luxembourg et d’Erfurt ainsi qu’à la basilique de Vézelay qui fut sa dernière œuvre en 2003.

A l’heure des obsèques du chanoine Ringue, célébrées en l’église de Sainte-Croix-aux-Mines le 14 avril, le second bourdon de Vézelay ainsi que la petite cloche Do 4 de la cathédrale ont sonné pour lui rendre hommage. Chacune de ces cloches portait une inscription chère au chanoine. A Vézelay, une prière pour la paix : O Christ, Roi de gloire, viens avec la paix. A Strasbourg : Amabo nunquam satis - Je n’aimerai jamais assez.

Olivier TAROZZI, campanologue
Commission Diocésaine d’Art Sacré - Strasbourg.
Photo du Chanoine Jean Ringue : Cathédrale-Infos n°233

 

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Commentaires
S
Bien sympatique comme homme.
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